Orthodontie et orthopédie dento-fonctionnelle
Pourquoi l’orthodontie et l’orthopédie dento-fonctionnelle?
Nous croyons que le corps humain est un ensemble d’une incroyable complexité et dont tous les organes sont inter-reliés. Alors que les dents et la bouche ont souvent été isolés dans le passé, notre but en orthodontie et en orthopédie dento-faciale est de s’assurer un développement optimal des os de la mâchoire et des voies respiratoires tout en gardant en tête d’obtenir un résultat dentaire fonctionnel et esthétique. Notre but à long terme est que vos dents et vos os soient dans une position optimale pour prévenir les problèmes de l’articulation de la mâchoire et empêcher des usures dentaires qui peuvent être coûteuses, douloureuses et inesthétiques.
Définition et histoire
La définition du mot orthodontie vient du grec et signifierait : dents droite. Depuis des centaines d’années les hommes ont voulu avoir les dents droites et l’on retrouve déjà des essais pour placer les dents chez les Égyptiens de l’ère pharaonique. Il y a eu plusieurs courants en orthodontie mais celui qui nous a le plus influencé au Canada fut celui qui a eu lieu aux États-Unis dans la deuxième moitié du 20e siècle. Le fait d’avoir des dents croches était perçu comme un défaut de l’être humain qu’il fallait corriger. On enlevait souvent des dents pour placer les autres droites avec l’aide de broches. Au même moment environ en Europe, les dentistes, qui étaient souvent médecins de formation, développaient des appareils pour corriger les problèmes de développement des os des maxillaires, ce qui a amené l’orthopédie dento-faciale. Aujourd’hui, le but est de combiné ces deux techniques et de se servir des nouvelles connaissances pour obtenir à la fois une bonne croissance de l’ossature et des dents bien alignées. L’optique finale est d’obtenir une position optimale des structures pour diminuer le plus possibles les effets néfastes à long terme.
Orthodontie interceptive chez les enfants
Dans un monde idéal, nous conseillons un suivi continu du développement en jeune âge (dès les premières visites chez le dentiste vers 2-3 ans) pour vous informer de tout changement par rapport aux standards idéaux et de suivre l’évolution de votre enfant pour intervenir si nécessaire et désiré au moment opportun. Ceci permet parfois par de simples changements d’habitudes (ex. succion du pouce), ou par des références à des spécialistes tels un ORL ou un orthophoniste, de réduire l’ampleur du traitement d’orthodontie ou même de l’éviter. Il arrive parfois que nous conseillions de l’interception vers l’âge de 4 ans mais la majorité des cas se font vers l’âge de 7, 8 ou 9 ans. Le but de l’interception est de corriger une problématique donnée qui va entraîner des conséquences néfastes si elle n’est pas corrigée et d’ensuite laisser la croissance s’exprimer normalement. Exemple: la langue peut se retrouver en mauvaise position au repos dû à des problèmes de respiration. Cela entraine souvent un manque de développement du maxillaire supérieur et des dents en mauvaise position. Il en résulte parfois que l’enfant doit positionner sa machoire de côté afin de faire coincider les dents du bas avec celle du haut. En déviant de la sorte, elle stimule davantage la croissance de la mâchoire d’un côté que de l’autre, ce qui à long terme peut amener une asymétrie faciale. Habituellement, plus longtemps sera la mâchoire dans une mauvaise position, plus grande sera l’asymétrie et plus dure sera la correction musculaire de la mauvaise habitude. Dans cet optique, nous conseillons donc une intervention le plus tôt possible lorsque les dents le permettent, d’où l’importance de suivis réguliers. Dans certains cas, cela permet d’éviter des extractions ou un traitement d’orthodontie majeur plus long et onéreux.
Orthodontie chez l’adolescent
C’est durant l’adolescence qu’a lieu le dernier pic de croissance. C’est souvent lorsque la croissance s’exprime que les dysharmonies au niveau du visage s’accentuent avant de se figer avec la fin de la croissance. L’état d’équilibre de la position des mâchoires et des dents déterminera s’il y aura d’autres mouvement ou non. Le but est donc d’avoir une relation idéale à la fin de la croissance pour une stabilité à long terme. C’est donc souvent à cet âge, soit de 10 à 15 ans environ, qu’il est conseillé d’intervenir sur la direction de croissance afin de corriger les dysharmonies. Un de nos but est d’éviter la chirurgie pour replacer les mâchoires à un maximum de gens. Cependant, malgré un bon suivi et un traitement au meilleur moment, certains cas de Classe III récidivent. ( voir paragraphe sur les classes)
La bonne position des dents et des mâchoires permet une fonction masticatoire optimale. Elle permet d’éviter des troubles articulaires, des maladies gingivales, de l’usure prématurée des dents, des tensions musculaires pouvant amener des maux de tête, des problèmes d’élocution et plus encore. Une bonne position des dents amène aussi un beau sourire qui peut parfois augmenter l’estime de soi chez l’enfant
Exemple de situation:
Chez une bonne partie de la population ( près de 50% des adolescents) nous pouvons apercevoir un manque de croissance de la mâchoire du bas. (Classe II) Le traitement habituel dans nos bureaux pour traiter ce problème est un traitement d’orthodontie majeure qui comprend un 10 mois de traitement à l’aide d’un appareil suivi d’un 20 mois environ de broches. Le premier 10 mois sert à diriger la croissance pour obtenir un remodelage osseux et donc placer l’os à la bonne place. Il est nécessaire qu’il y ait encore de la croissance pendant cette période. Le 20 mois suivant sert à placer les dents en fonctions de cette nouvelle position osseuse et de bien les imbriquer ensemble de façon à assurer de la stabilité. La position de chaque dent est importante si nous voulons avoir une bonne stabilité à long terme et un bel esthétique. Une rétention, appareil ou fil de maintient, sera ensuit remis ou mis en place pour diminuer au minimum les récidives. (peu importe le traitement, il y a toujours une récidive dû à la mémoire des tissus même si elle est souvent minime)
Orthodontie chez l’adulte
L’orthodontie peut se faire à tout âge. Chez l’adulte, comme la croissance est terminée, nous ne pouvons modifier les paramètres des os. Une bonne évaluation sera nécessaire pour voir si le traitement peut se faire sans compromis, avec compromis mais sans chirurgie ou avec une phase chirurgicale. Lorsque nous parlons de compromis, nous parlons d’extraction dentaire, d’espaces résiduelles, de sourire caché un peu plus par la lèvre, etc. Chaque cas peut varier et si les compromis ne sont pas acceptables pour le patient, il reste la chirurgie. La durée et le coût du traitement dépendent de sa complexité mais l’on parle entre 18 et 30 mois habituellement.
Chaque cas est différent, mais les cas où les mouvements sont moins accentués nécessitent habituellement seulement des broches ou des coquilles transparentes. Les cas plus complexes peuvent nécessiter le port d’un appareil pendant quelques mois avant de poursuivre avec des broches ou des coquilles.
A la fin de tout traitement majeur, un fil ou un appareil de rétention est toujours indiqué et encore plus chez la adultes dont la mémoire des tissus est plus grandes. À la question de certains patients qui me demandent jusqu’à quand la rétention est nécessaire, je leur répond: jusqu’à ce qu’un déplacement d’une ou plusieurs dents ne vous dérange pas.
Les coquilles transparentes (Invisalign)
La méthode classique depuis une quarantaine d’années pour placer les dents est de coller un boitier sur le devant de chaque dent et de placer un fil qui va tirer sur les dents en mauvaise position jusqu’à ce qu’elle soient droites. Durant les dernières années, avec l’avènement des technologies est sorti le concept des coquilles transparentes principalement avec la compagnie Invisalign. Ce concept qui avait plusieurs limites au départ effectue maintenant un travail similaires aux broches avec plusieurs avantages. Parmi ceux-ci on retrouve sa quasi invisibilité, le fait de pouvoir l’enlever pour aller nettoyer ce qui se cache en dessous, ses rendez-vous de suivis souvent espacés et sa rapidité à bouger les dents. Son plus grand inconvénient chez certains patients moins assidus est le fait de devoir le porter 22 heures par jour et que certains oublient de le remettre après l’avoir enlevé. Il est donc moins proposé chez les adolescents donc l’assiduité n’est pas toujours au rendez-vous.
La consultation initiale
Les patients qui ont un suivi régulier à nos clinique auront habituellement toutes les informations concernant le développement de l’enfants au fur et à mesure de la croissance ou des limitations chez l’adultes. Ils n’auront donc souvent pas besoin d’une consultation initiale seront dirigés au moment opportun au premier rendez-vous de prise de données. Chez les patients étant suivis chez un autre dentiste, la première consultation servira à définir les objectifs esthétiques et fonctionnels du patient et à faire une évaluation sommaire. Suite à l’évaluation sommaire la grande majorité des cas sauront quelles sont les options possibles, leurs avantages et inconvénients, leurs coûts et leur durées. Certains cas plus complexes nécessiteront de passer par la prise complète des données et aux explication suite à l’analyse pour avoir un portrait plus défini.
La prise des données comprend les éléments obligatoires à un dossier orthodontique : les photos intra et extra-orales, les radiographies céphalométrique et panoramique et la prise d’empreintes pour avoir des modèles de départ. Le tout sera jumelé à un questionnaire qui permettra au dentiste de faire une analyse complète et de dresser un portrait détaillé et de vérifier si certains paramètres cachés viennent modifier le plan de traitement prévu à la consultation initiale. Un rendez-vous suivra la prise de données pour expliquer tous les enjeux, objectifs et limitations du plan de traitement.
La durée et le coût du traitement d’orthodontie
La durée du traitement et son coût varient selon la complexité du problème à corriger. Alors que certains traitements interceptifs se finalisent en moins de 6 mois, certains traitements majeurs complexes peuvent en prendre près de 3 ans. Certains cas peuvent aussi nécessiter la mise en place de rétention en attendant le bon moment pour intervenir. Ceci n’allonge pas le temps de traitement actif mais augmente le temps total. Sachez toutefois que nous essayions toujours de réduire le temps de traitement au plus court possible tout en gardant en tête d’obtenir le meilleur résultat à la fin. La fréquence habituelle des rendez-vous varie selon les étapes. Certains appareils nécessiteront un suivi aux 10 jours pendant une certaine période alors que les suivis pour les coquilles peuvent parfois se faire aux 10 semaines.
Les traitements d’orthodontie sont-ils couverts par la RAMQ ou les assurances privées?
Ces traitements ne sont pas couverts par la RAMQ mais certaines assurances privées en défraient une partie. Fait intéressant, certaines personnes ont droit à un crédit d’impôt en relation avec les dépenses cumulatives annuelles en soins de santé. Pour savoir si vous y avez droit, il s’agit d’en parler à votre comptable.
Les appareils orthodontiques, broches ou coquilles : choix et sensibilité
Plusieurs types d’appareils amovibles ou fixes peuvent être utilisés lors des traitements. Leur sélection se fera en fonction des mouvements orthopédiques ou orthodontiques qui seront réalisés en cours de traitement. Lorsque 2 options seront équivalentes, le patient aura le choix de sa méthode de traitement.
Le fait d’avoir un corps étranger en bouche amène toujours des inconvénients mais sachez que vous n’êtes pas le premier, ni le dernier à subir ces traitements. Plusieurs trucs et conseils vous seront donnés pour limiter au minimum les désagréments. Il est possible de ressentir une douleur légère surtout suite à une activation récente ou un changement récent dans l’appareillage. Elle ne dure habituellement que quelques jours et peut être contrôlée par la prise de Tylénol/acétaminophène au besoin. Si elle ne passe pas n’hésitez pas à appeler et un membre de notre équipe évaluera votre condition et prendra les actions nécessaires s’il y a lieu.
Les classes squelettiques et dentaires
Il y a trois classes lorsque l’on parle en orthodontie. Une classe se mesure lorsque l’on regarde quelqu’un de côté. On veut savoir où sont ses dents et ses mâchoires par rapport à la base cranienne. Une classe peut être soit squelettique ou dentaire ce qui veut dire qu’on peut être dans une classe squelettique mais être dans une autre classe dentaire. Les classez squelettiques suivent la croissance des os et influencent la classe dentaire mais un changement au niveau d’une seule dent (exemple: absence d’une des dents) peut venir modifier complètement le portrait.
Classe I
La classe I squelettique est lorsque les dents ou les maxillaires sont dans une position idéale un par rapport à l’autre et par rapport à la base cranienne. C’est habituellement le but recherché d’un traitement d’orthodontie. Les deux mâchoires ont eu une croissance normale et sont donc assez avancées sans l’être trop par rapport au reste du crâne. En ce qui a trait à la classe I dentaire, c’est lorsque les dents du haut s’imbriquent parfaitement avec celle du bas et que le devant de la dent du haut touche le derrière de celle du bas. En classe dentaire le but est de finir en classe I partout sauf que si c’est impossible, d’au moins finir en classe I canine. Les personnes en classe I squelettique mais qui n’ont pas les dents droites n’ont souvent aucune contrainte de timing pour faire un traitement d’orthodontie puisque les dents peuvent se bouger à tout moment durant la vie même si les dents bougent parfois un peu moins vite avec l’âge.
Classe II
La classe II squelettique est lorsque la mâchoire du bas est trop reculée par rapport à celle du haut. Dans la très grande majorité des cas c’est parce que la mâchoire du bas n’a pas assez grandit au niveau de l’articulation. Les personnes qui ont une classe II squelettique sévère ont habituellement le menton reculé et parfois ont l’air de ne pas avoir de menton. La classe II entraîne habituellement aussi de plus forts contacts sur les dents postérieures. On augmente alors les chances d’usure dentaire, de douleur articulaire et de tension musculaire à long terme. La classe II dentaire signifie que les dents du bas sont en position reculée par rapport à la position de référence quelle qu’en soit la cause. Une personne ayant la mâchoire reculée ( classe II squelettique) a donc de forte chances d’être en classe II dentaire à moins qu’il n’y ait compensation. Sachez que chaque dent a sa classe donc une moitié de vos dents peuvent être en classe I alors que l’autre moitié peut être en classe II. Le bon timing pour traiter les classe II peut varier selon les techniques employées. Le but de toutes les techniques est cependant le même soit de diriger la croissance pendant qu’il y en a pour corriger la classe II squelettique. Dès que la croissance est terminer, il faut placer les dents dans une position d’imbrication qui va maintenir la classe I nouvellement obtenue. La bonne nouvelle est que le taux de récidive chez les classes II est très faible. (la récidive est parfois dû à un problème articulaire)
Classe III
La classe III est l’inverse de la classe II. La classe III squelettique, c’est lorsque la mâchoire du bas est trop avancée par rapport à celle du haut. Environ 5% de la population canadienne est en classe III squelettique et cette proportion est plus grande chez les asiatiques. Elle peut être dû soit à un manque de croissance de la mâchoire du haut, soit à une trop grand croissance de la mâchoire du bas, soit à un mélange des deux. L’idéal est de placer le patient en classe I à l’aide d’appareil fixe et parfois d’un face mask le plus tôt possible. (vers 4-5 ans si possible sinon vers 7 à 9 ans) Après cette phase d’appareillage, on se sert des dents du haut comme d’un blocage pour empêcher la mâchoire du bas d’avancer celle du haut. Cependant, la croissance de la mâchoire du bas étant parfois trop forte pour sa voisine du haut, elle réussit parfois à retomber en classe III. Les classes III ont un taux de récidive plus élevé que les autres classes. La solution définitive est la chirurgie orthognathique lorsque la croissance est terminée pour les cas qui ont récidivés. La classe III dentaire est lorsque les dents du bas sont plus avancées que les dents du haut par rapport à la position de référence.